Quand le virage numérique en santé prend forme à travers le projectathon
Le Ministère de la Santé fait bouger les lignes du numérique dans le bon sens, notamment grâce aux actions de l’Agence du Numérique en Santé. Depuis quelques années, les moyens utilisés permettent de mobiliser les éditeurs pour accélérer le Virage du Numérique en Santé. Les premiers résultats ont été concluants et les échéances de Ma Santé 2022 sont en bonne voie d’être respectées.
A titre d’exemple, un projectathon a été réalisé avec succès. Nous souhaitons témoigner des efforts concluants d’utiliser le numérique et les forces vives des éditeurs pour améliorer ensemble notre système de Santé.
1. Qu’est-ce que le projectathon de l’ANS ?
Le mot « projectathon » fait ainsi référence à une course de moyenne durée pour réaliser un objectif. Ce terme est emprunté au monde des développeurs où l’on parle souvent de « hackathon ». Il s’agit d’un temps où les développeurs réalisent ensemble un certain nombre de tâches rapidement pour confirmer un projet. Cela va également permettre de mettre en évidence ce qui est réalisable par les équipes.
Généralement, les hackathons ont lieu entre développeurs d’une même entreprise. Dans le cas du projectathon de l’ANS il s’agissait de développeurs d’éditeurs différents. L’ANS s’est ainsi inspiré du hackathon en l’organisant pour tous les éditeurs avec des tests d’interopérabilité durant un temps limité.
L’ANS et le Ministère de la Santé ont placé l’interopérabilité entre les différents acteurs de la e-santé au cœur de ce projectathon. Les éditeurs se regroupaient afin de tester leurs solutions en situation réelle autour de sujets d’interopérabilité.
Il existe 2 types d’interopérabilités :
L’interopérabilité technique entre éditeurs,
L’interopérabilité métier c’est-à-dire dans le secteur en question,
L’État a mis en place un écosystème qui permettait aux différents éditeurs d’être interopérables. Pour créer cet écosystème, deux étapes étaient nécessaires :
Mettre en place une norme unique et l’expliquer,
Promouvoir cette norme auprès des acteurs de la e-santé.
Le projectathon faisait partie de cette deuxième étape, la promotion de la norme.
Le but était que tous les éditeurs parviennent ensemble à réaliser les tests. Les éditeurs se sont entraidés pour que nous puissions tous atteindre l’objectif fixé. La réussite collective était au cœur de cette course en équipe.
2. Comment s’est déroulé le projectathon de novembre 2020 ?
Les éditeurs ont pu tester leur interopérabilité sur 8 volets du Cadre d’Interopérabilité des Systèmes d’Informations de Santé (CI-SIS) :
Informations de liaison
Volet de Synthèse Médicale
Dossier de Liaison en Urgence
Compte rendu d’examen de biologie
Vaccination (liste des vaccins administrés, …)
Télémédecine (demande d’acte de téléconsultation ou de télé-expertise)
Gestion d’agenda partagé
Cahier de liaison.
L’ANS a présenté ces différents volets aux éditeurs trois mois avant le projectathon. Chaque volet était documenté avec la définition des enjeux, les spécifications techniques, les spécifications fonctionnelles et un cahier de tests. Cela permettait aux éditeurs de choisir les volets sur lesquels ils souhaitent se positionner et de se préparer en amont.
Pour chaque volet d’interopérabilité, un animateur spécifique de l’ANS était désigné. Il répondait aux questions, aidait aux tests et accompagnait les éditeurs tout au long de ces 2 jours. L’animateur avait une vue sur tous les tests ce qui lui permettait de conseiller les éditeurs et de leur apporter des solutions face aux problèmes rencontrés.
Trois rôles étaient définis en amont du projectathon :
- Le producteur
- Le consommateur
- Le gestionnaire
L’ANS a mis en relation les différents participants pour qu’ils puissent échanger, former des équipes et définir les rôles de chacun.
L’ANS a mis à disposition un outil de tests, nommé « Gazelle », pour que les éditeurs puissent effectuer des tests automatisés ou semi-automatisés. Plusieurs séances de présentations et formations ont été déployées auprès des participants pour qu’ils puissent maîtriser l’outil en amont.
Pendant cette même période, les éditeurs :
Étudiaient la norme
Analysaient les tests afin de pouvoir les intégrer
Créaient leur environnement.
Cela nous a permis de pouvoir effectuer les changements nécessaires sur notre solution OGiRYS pour que l’on puisse se connecter lors du projectathon. Nous avons également alimenté notre base de tests.
Habituellement, un projectathon se tient en présentiel. Toutefois au vu des circonstances, le projectathon de 2020 s’est effectué à distance. Il a eu lieu lors de la Journée Nationale des Industriels (JNI).
SociaNova a participé au projectathon avec la présence de Badreddine Zeghiche, Directeur Produit, et Mejdi Rjaibi, Directeur Technique. Nous nous sommes positionnés en tant que producteur et consommateur sur le volet du cahier de liaison. SociaNova a identifié une autre société comme gestionnaire. Nous avons réalisé les 4 tests prévus avec succès. Cela signifie que notre environnement de test est configuré et que nous sommes prêts pour l’interopérabilité. Le projectathon était uniquement la partie visible de l’iceberg car l’essentiel du travail a été effectué en amont, notamment à travers un plan d’actions.
Ce projectathon a permis de réaliser 130 tests et d’échanger près de 5.000 messages concernant l’interopérabilité. L’ANS a mis les moyens pour que ce projectathon soit une réussite collective.
3. Quel bilan les éditeurs peuvent-ils tirer de ce projectathon ?
Le projectathon a été essentiel pour avancer de manière coordonnée avec les acteurs de l’écosystème de la e-santé. En travaillant chacun de son côté, il paraît difficile d’arriver à des résultats aussi pragmatiques qu’à l’issue d’un projectathon. Travailler main dans la main est indispensable pour rendre opérante l’interopérabilité.
4. Le numérique en Santé, une réussite française à souligner
“Certes il y a encore beaucoup à faire ; mais si nous observons ce qui se fait dans les autres pays, la France prend réellement de l’avance dans le numérique en Santé grâce à :
Une vision claire des objectifs et de la répartition des rôles entre les différents acteurs du numérique en Santé.
Des initiatives comme le Projectathon qui favorisent l’innovation collective,
Une politique nécessaire de protection des données avec le RGPD,
Une gouvernance centralisée et correctement délimitée au niveau du ministère de la Santé.”